Le pouvoir central notamment l’Etat au Liban est au cœur du programme les jeunes pour la bonne gouvernance. L’initiative met en exergue la capacité de jeunes universitaires à proposer des changements qui peuvent mener à des services publics plus performants à tous les niveaux. Non seulement au niveau du pouvoir central mais aussi celui du pouvoir local. La gouvernance locale, notamment au niveau des municipalités, a été un des thèmes sur lesquels trois étudiants d’universités et de formations différentes ont travaillé durant leur stage d’été.
Leur recherche a été répartie en plusieurs sections : une analyse juridique de la loi des municipalités, a été préparée pour montrer les failles dans certains de ces articles; Aussi, une analyse des données disponibles sur la plateforme IMPACT (Inter-ministerial and Municipal Platform for Assessment, Coordination and Tracking) concernant 1 149 villes et villages a été menée, par les jeunes qui ont pu identifier à travers les données collectées en ligne les enjeux auxquels les municipalités font face durant la crise; Enfin une revue littéraire a été développée pour explorer les résultats des initiatives et recherches publiées durant les dernières années.
Cette approche a été consolidée par une collecte de données qualitatives lors d’entretiens de responsables de haut niveau. (La Directrice Générale des Administrations Locales et des Municipalités (DGLAC), le Président de l’Inspection Centrale, le Ministre des Affaires Sociales (MoSA) et la Ministre d’État Chargée de la Réforme Administrative (OMSAR)).
Myriam Kodeih, une jeune diplômée en sciences politiques et administratives, qui a fait partie de cette recherche, a observé après avoir revu les données publiées sur IMPACT, que 76% des villages n’ont développé aucun projet visant à améliorer l’éducation et que 78 % des villes n’avaient aucune initiative ou projet visant à améliorer le secteur de la santé durant les cinq dernières années. Les données publiées sur IMPACT ont permis aux jeunes, comme Myriam, de mesurer le fossé entre les besoins des municipalités et les politiques locales mises en place par les responsables et preneurs de décisions. Allant plus loin, Omar Otari, diplômé en Finance, pointe du doigt la nécessité de renforcer les capacités institutionnelles de la direction des administrations locales et des municipalités, dans le but “ d’aider les municipalités à faire face aux défis identifiés.” Il ajoute, “ il faut se baser sur une théorie de changement renforcée par DGLAC visant la bonne gouvernance, la gérance des ressources et l’engagement communautaire”. Le point culminant de la recherche liée aux municipalités, a été le développement par des jeunes d’un document qui propose des orientations stratégiques. Adriano Samaha, étudiant en génie chimique et pétrochimique, montre que pour réaliser le développement durable et assurer une meilleure qualité de vie, le développement local des municipalités doit s’axer autour de trois piliers : économique, social et environnemental.
Cette recherche a permis aux jeunes de faire de la recherche liée à l’action, en menant de front une recherche de bureau, des entretiens de haut niveau, et une analyse de données. Elle a abouti à des recommandations pratiques et SMART dégagées par des jeunes sur leur façon de voir le pouvoir local, notamment les municipalités au Liban. Leur recherche a surtout réactivé le sens de l’intérêt de la chose publique au niveau local des jeunes qui se sont investis dans le projet.